Septembre 2016 - MEDITATION et Liberté Bouddhisme et Spiritualité

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Septembre 2016

BLOG
L'intellect et la pensée
Nous nous prenons pour des intellectuels
Nous disposons presque tous de capacités intellectuelles développées - ces capacités prétendues intellectuelles ne l'étant que de nom - , nous qui lisons tant de livres pleins des propos d'autrui et de leurs multitudes de théories et d'idées. Nous nous prenons pour d'authentiques intellectuels dès que nous pouvons citer d'innombrables oeuvres , d'innombrables auteurs, avoir des lectures très diverses, et que nous sommes capables d'établir des corrélations et d'offir des explications. Mais aucun d'entre nous - ou une si infime minorité - n'a de conceptions intellectuelles originales.
A force de cultiver cet intellect, ou prétendu tel, nous avons perdu toutes les autres aptitudes, toutes les autres formes de sensibilité, et cela nous pose le problème de savoir comment rééquilibrer notre existence, non seulement afin de disposer des plus hautes aptitudes intellectuelles et d'être capables de raisonner objectivement, de voir les choses telles qu'elles sont, au lieu d'exprimer sans cesse des opinions sur des théories et des règles, mais aussi afin de pouvoir penser par nous-mêmes, et examiner de nous-mêmes très attentivement le vrai et le faux.
Et voilà, à mon sens, l'une de nos difficultés : cette incapacité à percevoir non seulement les choses extérieures, mais aussi notre vie intérieure, à supposer que nous en ayons une.
Une compréhension d'instant en instant
La compréhension fondamentale de soi-même n'est pas le fruit d'une accumulation de connaissances ou d'expériences.
Celles-ci s'appuient sur la mémoire, tandis que la connaissance de soi est d'instant en instant.
Si nous ne faisons qu'accumuler des données sur le moi, ces informations mêmes nous empêchent de nous comprendre plus profondément, car cet entassement de savoir et d'expériences devient un foyer où la pensée se concentre et a son être.
Comprenez le processus de votre pensée
Supposez que vous n'ayez jamais lu aucun livre de religion ou de psychologie, et que vous deviez trouver le sens, la signification de la vie. Comment vous y prendriez-vous ? Supposez qu'il n'y ait pas de maîtres, pas de religions organisées, ni Bouddha, ni Christ, et que vous ayez à commencer depuis le commencement. Comment vous y prendriez-vous ?
Tout d'abord, il vous faudrait comprendre votre processus de pensée, n'est-ce pas, et ne pas vous projeter, vous et vos pensées, dans le futur et créer un Dieu qui vous fasse plaisir : ce serait trop enfantin.
Donc, tout d'abord, il vous faudrait comprendre le processus de votre pensée. Et c'est la seule façon de découvrir quelque chose de neuf, ne croyez-vous pas ?
Lorsque nous disons que le savoir et les connaissances sont un obstacle, une gêne, nous ne parlons pas des connaissances techniques - savoir conduire une voiture, faire fonctionner une machine, etc. - ni de l'efficience qu'elles confèrent. Nous pensons à toute autre chose : à ce sens de félicité créative qu'aucune somme de savoir ou de connaissances ne donnera jamais.
Etre créatif, dans le vrai sens de ce mot, c'est être libéré du passé, d'instant en instant ; car c'est le passé qui constamment projette son ombre sur le présent. Nous accrocher à des informations, aux expériences d'autrui, à ce qu'un tel a dit - quelque grand qu'il soit - et essayer de conformer nos actes à ces pensées, tout cela est du monde des connaissances -, mais pour découvrir du neuf, l'on doit partir tout seul, complétement démuni, surtout de connaissances ; car il est très facile, au moyen de connaissances et de croyances, d'avoir des expériences ; mais celles-ci n'étant que des produits de projections personnelles sont irréelles, fausses.
Bon, il est temps de prendre un bon bol de thé !!!
Le bol n’est utile que parce qu’il est vide !
Tout d'abord, simplifions-nous la vie, pour être en mesure de voir les choses clairement.
Un philosophe avait pris RDV avec un maître de méditation pour discuter avec lui de certains points. Le Maître reçut le philosophe avec beaucoup d’égards et le laisse parler pendant toute la rencontre.
Enfin il lui offrit le thé. Lorsque le bol fut plein, le Maître continua à verser et le thé déborda sur le plateau et par terre.
  • Attention, dit le philosophe, la tasse déborde !
  • C’est comme votre esprit, dit le Maître ! il déborde d’idées. Comment voudriez-vous qu’on y ajoute quelque chose ?


d'après un enseignement de Jiddu Krishnamurti (1895-1986)



Suite de l'enseignement (2)
Pour le mois prochain :
La liberté de pensée n'existe pas
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